Renée Bossaert est née à quelques kilomètres de la frontière belge, du côté francais, en avril 45.
Dans ce plat pays, pays d'ouvriers et anciens mineurs, la lumière y est très particulière. Aussi, le pays regorge-t-il de nombreux peintres et surtout, surtout, des sculpteurs.
Une formation aux Beaux-Arts de Lille, une vie créative dense autour d'un groupe d'artistes alors très influents, "L'Atelier de la Monnaie".
Renée Bossaert quitte alors le nord et s'installe à Paris au début des années 70, entre à l'Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris. D'abord étudiante puis rapidement enseignante jusqu'en 2005.
Renée Bossaert a une prédilection pour les sculptures en bas-reliefs, pour l'architecture et notamment la sculpture en relation vivante avec un espace donné.
Cette nouvelle série de papiers collés traduit bien cette envie, ce besoin chez l'artiste, de réunir des plans entre eux et de les faire vivre.
Comment un plan entraîne-t-il la chute de son camarade ? Comment peut-on, tenter le tout pour le tout et rétablir un équilibre ? Et comment, dans un dernier élan, redéfinir entièrement l'assise du volume jusqu'à lui offrir un équilibre juste et pertinent....?
Cette série de collages est d'autant plus intéressante qu'elle est en papier et traduit pourtant une sensation de volume. Un fond blanc d'une part, qui détache trés bien son sujet et offre cette illusion douce qu'on pourrait saisir à pleine main le "volume papier" et participer en quelque sorte, au "puzzle".
Il est facile de se laisser prendre au jeu de tous les possibles : et si je tordais cet angle ? Et si je l'empoignais ? Et si je l'ecrasais ? Etc..
La série que propose ici Renée Bossaert est un jeu sans fin : un collage en entraînant un autre, un ping-pong longue durée.
Car il n'est pas à douter que Renée Bossaert détient là, entre ses mains de sculpteur, un trésor. En un mot, le bonheur de la Création.
À suivre !